« L’accompagnement de la transition agroécologique serait plus compliqué, plus lent, moins vigoureux si les obtenteurs ne pouvaient pas utiliser la mutagénèse et les NBT », a déclaré le président de l’interprofession des semences, François Desprez, lors de sa conférence annuelle le 10 janvier. À cette occasion, le Gnis a rappelé qu’il s’engage à innover pour accompagner les filières dans la transition de l’agroécologie, comme le prévoit son plan de filière semences et plants publié l’année dernière, suite aux États généraux de l’alimentation.
Mais pour le Gnis, la transition agroécologique passe aussi par la diffusion de variétés résistantes aux bioagresseurs. Et pour cela, les nouvelles techniques d’édition de gènes (NBT) sont indispensables.
Selon le Gnis l’arrêt de la CJUE (Cour de Justice européenne) de juillet dernier concernant la mutagenèse et les nouvelles techniques de sélection risque de priver les obtenteurs d’outils efficaces. « Il s’agit de méthodes à disposition des acteurs de l’amélioration variétale : pour enrichir la diversité cultivée, pour pouvoir se passer un jour des produits phytosanitaires, pour améliorer la qualité de notre alimentation », plaide François Desprez. Si le Gnis espère que la décision du conseil d’État n’ira pas au-delà de l’arrêt de la CJUE, l’interprofession est surtout favorable à l’ouverture d’un vrai débat sur les nouvelles techniques de sélection et leur utilisation.
Renforcer le dialogue avec les citoyens
La création au sein du Gnis d’un comité des enjeux sociétaux est l’occasion d’instaurer un dialogue structuré avec la société civile et les associations de consommateurs.
D’autre part, le Gnis est en pleine réflexion pour modifier sa gouvernance à partir de 2020.
L’interprofession veut enfin sensibiliser les étudiants à l’intérêt des sciences du végétal et de l’amélioration des plantes. Pour cela, le Gnis lancera en février prochain, en collaboration avec Agrocampus Ouest, un MOOC intitulé « Semences végétales, quels enjeux pour notre avenir ? ».
F.-X. D.