Le 15 novembre, l’ISO, l’organisation internationale qui regroupe les autorités publiques en charge des politiques sucrières, a revu son estimation de bilan mondial nettement à la baisse : Alors que, jusqu’à présent, elle estimait un surplus mondial autour de 6,7 Mt, sa nouvelle prévision ne fait état que d’un surplus de 2,1 Mt : une quantité bien fragile… Le même jour, l’analyste FoLicht allait bien plus loin. Il revoyait à la baisse son estimation de production mondiale sur la campagne en cours à 185,3 Mt, contre une estimation précédente à 192,0 Mt. Si on compare ce chiffre à son estimation de consommation mondiale (186,1 Mt), on serait actuellement, selon lui, dans une campagne déficitaire…Et cela ne pourrait être qu’un début : l’Ukraine vient d’annoncer des semis en nette baisse (- 26 %) en 2019 par rapport à la campagne actuellement récoltée. L’Inde pourrait aussi commencer à trembler : l’Australie a entamé un premier pas à l’OMC vers une plainte contre le géant sucrier.
Pourtant, le marché mondial reste plat. Il peine même à se maintenir à 13 cts/lb parce que l’on garde en mémoire le niveau record des stocks mondiaux. Les spéculateurs, d’ailleurs, n’aident pas le mouvement: ils repassent nets-vendeurs mais dans des proportions moindres. Avant un nouveau changement de cap ? Côté monétaire, le Réal est sage alors que l’euro commence à dévisser face au dollar : il a touché momentanément un record de faiblesse jamais vu depuis un an et demi, avant de se reprendre. Mais cela a pu accentuer la reprise sur le continent européen : le marché spot gagne 10 €/t en sortie sucrerie sur la semaine. Il faut dire que le bilan européen s’annonce bien serré avec une production en baisse de quelques 2,5 Mt !
Timothé Masson, CGB