InVivo ajoute une nouvelle corde à son arc. Sa branche agriculture, Bioline, lance cet automne une assurance récolte contre les aléas climatiques. « Nous avions beaucoup de demandes de la part de nos coopératives adhérentes », explique Thierry Blandinières, le directeur général d’InVivo. Pour le groupe, cela répond à un réel besoin des agriculteurs. « L’assurance récolte est un levier clef pour la compétitivité des exploitations agricoles, même si seulement 25 % d’entre eux y souscrivent aujourd’hui », souligne Laurent Martel, le directeur général de Bioline. Pour Antoine Poupart, le directeur général de Bioline Insurance « le fait que 75 % des agriculteurs ne soient pas assurés est une fragilité pour l’agriculture française ». Selon un récent sondage réalisé par Bioline Insurance, les trois quarts des agriculteurs non assurés trouvent que l’assurance récolte est trop chère, notamment sur les niveaux de franchise.
Assurance rendements et qualité
L’assurance proposée couvre 17 évènements climatiques comme la grêle, le vent, les incendies, la sécheresse et les inondations… Des critères qualité sont également garantis en option pour les céréales à paille, comme le poids spécifique, l’indice de chute de Hagberg, le taux de germination, le mitadinage… 90 % des cultures sont assurables hors prairies et cultures fourragères. Les contrats entrent dans le cadre des « contrats socles » subventionnés par la PAC. Seule contrainte, l’exploitant doit assurer au moins 70 % de sa surface agricole et 100 % de chaque culture assurée. Principale innovation du dispositif, Bioline Insurance promet des tarifs moins élevés que ses concurrents. Il affiche des franchises comprises entre 10 et 15 % quand celles des principales autres compagnies tournent autour de 25 %.
11 coopératives ont déjà signé
Pour arriver à réduire ses tarifs, Bioline Insurance a fait le choix d’être 100 % digital et de faire appel aux technico-commerciaux des coopératives de l’union InVivo. « Nous sommes sur une logique de pondération nationale pour mutualiser les coûts, contrairement aux systèmes des caisses régionales de nos compétiteurs », détaille Antoine Poupart. Déjà 11 coopératives ont signé. « Notre système est bâti sur une trentaine de coopératives qui assureraient 30 % de leurs surfaces », ajoute Antoine Poupart. Pour construire son offre, les grands acteurs du marché ont été rencontrés, assure InVivo qui a finalement fait affaire avec le réassureur Swiss Re. « Nous avons choisi un assureur mondial qui nous permet d’avoir un effet de taille, donc des tarifs intéressants et qui peut nous accompagner au niveau mondial », souligne Thierry Blandinières. Le groupe vise un million d’hectares d’ici 2 ans et à terme 3 millions d’hectares. Si le dispositif est un succès, Bioline pourrait proposer plus tard d’autres assurances, indicielle et sanitaire (maladies et insectes). « Mais cela est compliqué à mettre en place, nous partirions d’une feuille blanche. Il faudrait être sûr que les traitements ont eu lieu », insiste Antoine Poupart.
Adrien Cahuzac