Avez-vous une démarche à conseiller dans le choix variétal ?
Dans un premier temps, il est important que le planteur puisse établir le diagnostic précis de ses besoins par rapport aux parcelles retenues pour ces futurs semis. Première question à se poser : quelles sont les variétés adaptées par rapport aux infestations potentielles des maladies transmises par le sol (nématode, forte pression rhizomanie, ou rhizoctone brun…) puis quelles tolérances privilégier en termes de maladies du feuillage (cercosporiose, oidium,…) tout en intégrant une notion de productivité (poids racine – richesse). Ensuite, sur des secteurs très particuliers, les critères montée à graine, vitesse de levée, etc… sont également à prendre en compte.
C’est pour cela, que choisir sa variété n’est pas un acte banal. Dans le calendrier du betteravier, c’est un acte important qui va influencer directement le revenu du planteur. Se tromper de variété pour une parcelle donnée, peut s’avérer irréversible dans la conduite culturale et avoir un fort impact économique.
Quels sont les moyens de C-S2B pour accompagner les planteurs ?
C-S2B s’appuie sur l’expertise de l’ITB et propose l’intégralité des variétés présentes sur la liste testée par l’institut technique. C-S2B, c’est avant tout des hommes et des femmes, expérimentés qui accompagnent les planteurs dans leur choix de variétés et échangent avec eux sur ce sujet. La semence de betterave contient une grande quantité de technologies, il est donc important de passer un peu de temps pour bien identifier son besoin.
Nos objectifs sont bien entendus de développer nos services auprès de nos adhérents et comme chaque année accueillir de nouveaux adhérents afin de renforcer notre positionnement et l’activité du Pôle Planteur.
À ce jour, C-S2B apporte déjà des services à ces adhérents : la livraison gratuite des graines à la ferme, la possibilité de faire réaliser gratuitement des tests de germination sur les lots de graines de report de l’année dernière, l’assurance d’avoir des lots de graines qui ont été testés avant leur livraison. Le pôle planteur est le seul réseau de distribution à faire ses tests, à proposer un service “réappro” 7/7 jours pendant les semis et une garantie resemis pour raisons climatiques.
C-S2B garantit un accès à la semence à un prix compétitif, avec la redistribution aux adhérents du résultat financier de la coopérative.
Tous ces services sont assurés par une équipe au contact des planteurs ; ces rencontres avec les planteurs permettent de présenter et commenter les résultats des variétés conseillées par l’ITB et ainsi choisir celles qui sont le plus adaptées au contexte agronomique de l’exploitation : à chaque parcelle sa variété.
Votre statut est très singulier dans le paysage sucrier, vous êtes un peu le petit poucet face aux fabricants de sucre. Avez-vous les moyens de vos objectifs ?
Cette coopérative compte à ce jour plus de 2 300 adhérents, sur l’ensemble de la France betteravière. Notre objectif est clair : proposer aux planteurs des semences de betteraves productives, répondant à leurs contraintes techniques et sanitaires avec une offre économique compétitive. Pour cela nous avons besoin d’être un interlocuteur privilégié et reconnu des maisons de semences et des sélectionneurs afin de bien déterminer les besoins prioritaires des planteurs en termes de génétiques.
La coopérative C-S2B est effectivement sur un positionnement unique en s’orientant prioritairement sous le prisme « Planteur » de la sélection betteravière ; mais pas seulement. C-S2B permet également de fédérer ce dossier « semences », par exemple dans la gestion de lots de graines qui seraient défaillants en levée, ou en montée à graines. C-S2B a déjà fait face à de telles situations ces dernières années et reste une force de proposition pour régler ces problèmes de manière collective et équitable pour les planteurs.
Nos moyens financiers sont certainement moins importants que ceux de nos compétiteurs. Mais pour C-S2B, ce qui est le plus important est d’avoir l’adhésion des planteurs à notre démarche ; cette adhésion peut se traduire différemment mais toujours par une commande de graines de betteraves : celle-ci peut se limiter à 10 % des besoins en semences du planteur, ou encore à 50 % jusqu’à 100 % chez nos planteurs les plus fidèles qui nous ont suivis et encouragé dès les premiers jours de notre activité.
Pourquoi un planteur devrait acheter ses semences auprès de C-S2B ?
Chaque planteur aura une bonne raison de soutenir notre offre et notre activité: pour certains, c’est un choix variétal technique en toute indépendance et liberté, basé sur l’expérimentation de l’ITB, ou encore un choix variétal qui permet ne pas mettre tous ces œufs dans le même panier, partager sa commande entre son fabricant et C-S2B.
Avec C-S2B c’est également la défense d’une génétique « pro-planteur », pour d’autres planteurs cela peut également être considéré comme une démarche de soutien au syndicalisme betteravier car c’est vrai que C-S2B a été encouragée par la CGB même si notre coopérative en est totalement indépendante dans son fonctionnement.
Au milieu du paysage de la betterave, C-S2B se distingue de par son statut de « pôle planteurs » sur le dossier “semences de betteraves“, et permet également, d’optimiser l’offre au sein de notre filière Betterave-Sucre. Cette graine de betterave est tellement technique qu’il est opportun d’appréhender l’ensemble des performances mises au profit de la sélection génétique de notre plante. Certains fabricants de sucre et les semenciers reconnaissent ce positionnement unique de la C-S2B au sein de notre filière.
Mi-décembre, nos équipes iront rencontrer les planteurs de betteraves et proposer l’offre C-S2B. Il est important que les planteurs passent commande relativement tôt afin que les semenciers puissent également respecter les délais de livraisons qu’on leur demande ; il n’y a pas de petite commande, tout soutien est déterminant.
Au cours de nos rencontres avec les planteurs il sera également important de prendre le temps d’échanger sur les évolutions de l’année en termes de traitements des semences avec notamment la suppression des néonicotinoïdes, protection contre la jaunisse.
Propos recueillis par François-Xavier Duquenne