Il y a 40 ans, nous récoltions les feuilles et les collets pour alimenter les bovins. Les éleveurs ont ensuite délaissé cette pratique pour éviter les problèmes liés aux teneurs en bactéries butyriques trop élevées dans le lait », explique Claude Lawi, entrepreneur à Bolsenheim (Bas-Rhin). Aujourd’hui, les feuilles servent à couvrir les cannes de maïs destinées à la méthanisation. Cette année, elles sont très sèches et il y a même eu des départs de feu dans des silos bâchés. L’avantage des feuilles de betteraves est d’apporter de l’humidité. « Notre première idée était de couvrir les cannes de maïs par du fumier, mais nous craignons de ne pas en avoir assez. Nous avons donc décidé de mettre une couche de 40 cm de feuilles de betteraves », explique Régis Husse, président du collectif de 14 agriculteurs, qui porte un projet de méthanisation à Wittersheim. Le silo de cannes de maïs ainsi protégé sera disponible au début d’année 2020, lorsque le méthaniseur sera mis en route. Il avalera 17 000 t de fumier, 7 000 t de maïs, 6 000 t de Cive, 6 000 t d’herbe et 1 000 t de pulpes et produira 250 Normo m3 de gaz qui seront injectés dans le réseau. La machine de Claude Lawi récolte les feuilles pour trois méthaniseurs en Alsace, ce qui représente entre 100 et 150 ha de betteraves.
L’entrepreneur facture la récolte des feuilles 20 €/ ha. Les agriculteurs doivent mettre à disposition 2 bennes supplémentaires pour cette opération. « Le montage du récupérateur sur l’effeuilleuse se fait en 10 à 15 minutes grâce à 3 attaches automatiques et 2 raccords hydrauliques », assure Claude Lawi, qui a acheté ce matériel en Allemagne auprès de la société Holmer. Le constructeur déclare que ce système de récupérateur de feuilles est adaptable sur toutes les Terra Dos T 3 et T4 équipées d’une effeuilleuse combinée avec vis sans fin. « Son prix est de 9 000 € », confie Rafael Zakrzewski, le directeur commercial d’Holmer.
François-Xavier Duquenne