Réorganisation et mutualisation en perspective pour la recherche agronomique française. L’Institut national de recherche agronomique (Inra) et l’Institut national de recherche en sciences et technologies pour l’environnement et l’agriculture (Irstea) devraient fusionner début 2020.
C’est l’une des préconisations d’un rapport remis le 17 octobre par Philippe Mauguin, président-directeur général de l’Inra et Marc Michel, président de l’Irstea, à Frédérique Vidal, ministre de l’Enseignement supérieur et de la recherche et Didier Guillaume, le nouveau ministre de l’Agriculture et de l’Alimentation. La fusion permettrait de « hisser » ce nouvel établissement public « parmi les leaders mondiaux de la recherche sur les problématiques agricoles, agronomiques, et environnementales », estiment les deux ministères dans un communiqué commun.

Le rapport souligne notamment les complémentarités entre les deux instituts. Sur la valorisation de la biomasse par exemple, l’Inra travaille plutôt sur les phénomènes de fractionnement des molécules végétales destinées à produire de l’énergie (méthanisation), tandis que l’Irstea étudie l’organisation des filières de valorisation des déchets de l’agriculture sur le territoire. Dans le domaine de l’eau, l’Inra étudie ce qu’elle apporte aux végétaux pour se développer. L’Irstea, pour sa part, travaille davantage sur la façon dont l’eau se diffuse sur un territoire ou un bassin versant, et sur les études toxicologiques et l’impact des polluants sur les nappes phréatiques. « Plus que jamais, la France a besoin d’un organisme de recherche qui rassemble les forces scientifiques qui inventeront les solutions de demain en matière d’alimentation, de pratiques agricoles, de diminution des intrants et des pesticides ou bien encore de gestion de l’eau et des paysages… », ont souligné les deux ministères. Afin d’accompagner la fusion, le Ministère de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation a dégagé une enveloppe de 4 millions d’euros supplémentaires. L’Inra emploie environ 8 400 personnes et l’Irstea près de 1 500.

A.C.