Il est désormais loin le temps où les jeunes ingénieurs, sortis d’écoles d’agronomie, rêvaient de travailler dans les firmes agrochimiques. En quelques années, les fabricants de produits phytosanitaires ont vu leur image écornée, pointée du doigt par les associations environnementales, les consommateurs et les pouvoirs publics, quant à la potentielle dangerosité de leurs produits. L’Union des industriels de la protection des plantes (UIPP) l’a bien compris. À l’occasion de ses 50 ans, l’association, avec ses 21 entreprises adhérentes, a décidé de partir à la reconquête des leaders d’opinions pour expliquer leurs métiers. « L’occasion de revenir sur les avancées passées, d’échanger avec la société et de se projeter dans une démarche de progrès pour le siècle à venir », explique Delphine Guey, directrice de la communication de l’UIPP. Lancée au Salon de l’Agriculture 2018, l’initiative baptisée « Le Siècle vert » s’est poursuivie en mai, avec la création de la Cité du Siècle vert, un lieu éphémère à Paris, consacré à la protection des plantes.
Visites d’usines
Aujourd’hui, la démarche entre dans une troisième phase, jusqu’en novembre, « les témoins du Siècle vert ». Le principe : emmener les citoyens sur le terrain et leur faire visiter les laboratoires de recherche, les serres, les parcelles d’essais et les usines, pour leur montrer comment les professionnels travaillent. Une première dans le secteur. Le coup d’envoi a eu lieu le 4 septembre, avec la visite du site BASF de Gravelines (Nord). Élus, agriculteurs, représentants des consommateurs et journalistes étaient invités à découvrir le site construit en 1989 qui fabrique et conditionne des herbicides liquides, à raison de 35 000 tonnes par an, exportés vers 60 pays. 1 M€ d’investissements est prévu cette année pour accroître les capacités du site de 165 salariés, « le plus gros du groupe dans le domaine des herbicides liquides ». Au terme du programme des visites, un « livre vert » recueillera les impressions et attentes des citoyens vis-à-vis de la protection des cultures, pour formaliser, en 2019, un pacte de la filière avec la société. Un changement de nom de l’UIPP devrait suivre.
A.C.