Après la décision de Bruxelles, le 27 avril, d’interdire l’usage des néonicotinoïdes pour le traitement de semences, la filière betterave-sucre est prête à s’engager dans plusieurs actions d’adaptation transitoires, espérant ainsi décrocher une dérogation de deux ans en France.
Dans une lettre adressée le 4 juillet aux ministres de l’Agriculture, Stéphane Travert, de la Santé, Agnès Buzin et de la Transition écologique, Nicolas Hulot, l’Association interprofessionnelle de la Betterave-sucre (AIBS), regroupant la CGB et les fabricants de sucre, propose :
– de limiter l’usage des néonicotinoïdes aux seules betteraves suivies d’une céréale à paille, ou d’un maïs, dans les zones de production très réduites d’Alsace et de Limagne ;
– de restreindre l’enrobage de néonicotinoïdes au seul thiaméthoxame « dont le temps de dégradation est systématiquement le plus court des produits disponibles » ;
– de réduire d’un tiers le dosage de cette molécule (de 60 g actuellement à 40 g/ha) en enrobage de semences. « Cela écourte sa durée d’efficacité, mais augmente le risque d’apparition de la résistance des pucerons à cette matière active, ce qu’il était souhaitable d’éviter jusqu’ici pour pérenniser son usage, cette logique ne trouvant désormais plus à s’appliquer dans le cadre d’une dérogation qui ne sera valable que deux ans », soutient l’AIBS. L’homologation attendue en betterave de l’aphicide flonicamide (pour un passage unique) pourrait garantir une solution complémentaire et une efficacité acceptable de protection contre le puceron vert en cas d’infestation tardive ;
– s’engager à promouvoir la mise en place de bandes mellifères dans les régions betteravières.
La filière espère une réponse positive du gouvernement d’ici la rentrée, avant le lancement des traitements et enrobages des graines de betteraves par les semenciers.
A.C.