Deux semaines après le blocage des raffineries, les importations d’huile de palme continuent à inquiéter les agriculteurs français. D’après la CGB, qui s’appuie sur les derniers chiffres communiqués par les douanes françaises, les importations d’huile de palme ont bondi de 36 % en 2017, à 124 millions de litres, un niveau record multiplié par 10 par rapport à 2014 (13 millions de litres). Ces importations ont servi en particulier à l’incorporation dans les essences. « Alors que la part de l’éthanol français est restée stable à 5,7 % dans les essences, les biocarburants de palme ont explosé passant de 0,14 % en 2014 à 1,2 % en 2017 », dénoncent les syndicats AGPB, AGPM et CGB dans un communiqué commun du 5 juillet. « Et l’ouverture de l’usine de La Mède laisse présager un doublement potentiel de l’incorporation de ces produits », alertent-ils.
Face à cette situation, ils demandent un soutien du gouvernement au secteur français des productions végétales, en augmentant de 7,5 à 8,3 % en 2019 ses objectifs TGAP d’incorporation de biocarburants dans l’essence puis à 15 % en 2030, en comptabilisant le bioéthanol de sucres non extractibles et d’amidons résiduels au-delà de 7 %, conformément à la réglementation européenne (Directive énergies renouvelables actuelle et nouvelle Directive adoptée par le Conseil européen).
Selon les syndicats, les filières des grandes cultures sont en mesure de répondre à cette demande sans augmenter sa production ni les surfaces cultivées, en réaffectant au marché domestique une partie des volumes actuellement exportés.
A.C.