Pour le président de la CGB, Eric Lainé, « les discussions avec les industriels doivent être plus constructives, les contrats plus précis et équilibrés sur la rémunération des planteurs et enfin les engagements doivent être respectés. Si cela ne devait pas être le cas, la relation de confiance bâtie depuis de nombreuses années entre sucriers et planteurs serait sérieusement remise en question. Chacun devra alors assumer ses responsabilités. »
Les planteurs de Saint Louis demandent des suppléments de prix
En Normandie, les représentants des planteurs sont très remontés contre Saint-Louis Sucre, qui n’a toujours pas proposé de suppléments de prix pour les betteraves 2017.
« Les représentants des planteurs à la CRV demandent un prix de betteraves 2017 à 23,25 €/t de betterave entière (soit 25 €/t à forfait collet de 7 %) », a déclaré le président du syndicat betteravier du Calvados, Sarthe et Orne, Patrick Dechaufour, le 23 mai lors de l’assemblée générale à Cagny (Calvados). Un prix qu’il juge cohérent aux regards des marchés, et qui couvre cette année les coûts de production pour un rendement moyen supérieur à 90 t/ha. Le syndicat betteravier explique que Saint-Louis Sucre est le dernier fabricant en France à ne pas avoir finalisé son prix de betteraves 2017. « A la veille des décisions par les planteurs de leurs assolements 2019, c’est une situation intenable. Il est maintenant urgent que Saint Louis Sucre annonce son prix final à ses planteurs, avec des échéances de paiement », explique Benoît Carton, directeurs des syndicats betteraviers de Normandie.
Alsace : « Gardez confiance ! »
Lors de l’assemblée du 25 mai à Oberhausbergen (Bas-Rhin), le président du syndicat betteravier Frank Sander a appelé à « jouer collectif. Voilà la seule alternative qui se présente aux planteurs pour tenir le cap dans la tempête que traverse actuellement la filière sucre ». Ce mot d’ordre mérite, selon lui, d’être consolidé par la mise place de nouveaux outils permettant de « garder confiance ». Parmi eux, il voit des contrats sur le marché à terme (que Cristal Union se dit « prêt à proposer »), des mécanismes évitant les à-coups fiscaux, sociaux et de trésorerie, un instrument de stabilisation du revenu à étudier dans le cadre interprofessionnel, mais aussi des choix ne dépendant que des exploitations, comme la mutualisation des charges de mécanisation ou l’échange parcellaire.
Davantage de transparence
Dans le Nord Pas-de-Calais, le président de la CIB, Christophe Mullie, a regretté que le dialogue interprofessionnel se tende lors de l’assemblée générale le 28 mai dernier. L’annonce de Cristal Union de ne pas maintenir le prix minimum de 25 €/t en 2018 passe très mal, tout autant que le refus de Saint-Louis Sucre de ne pas apporter de suppléments de prix. D’ailleurs, « nous ne pouvons que regretter que de nombreux dossiers n’avancent pas dans la filière », a-t-il ajouté en plaidant pour plus de transparence dans le dialogue interprofessionnel, notamment quand le marché mondial est difficile.
François-Xavier Duquenne