« La France ne pourra accepter aucune baisse de revenu direct pour les agriculteurs. Le gouvernement défend une modernisation et une simplification de la PAC pour protéger les agriculteurs face aux aléas climatiques et à la volatilité des marchés mondiaux », a réagi, le 3 mai, Stéphane Travert, le ministre de l’Agriculture, dans un communiqué, à l’annonce de la proposition de budget de la future Politique agricole commune (PAC) post 2020.
La Commission européenne prévoit, dans le Cadre financier pluriannuel 2021-2028, une réduction de 5 % du budget de PAC, en euros courants. « Une telle baisse, drastique, massive et aveugle, est simplement inenvisageable. Elle comporte un risque sans précédent sur la viabilité des exploitations en impactant dangereusement les revenus des agriculteurs pour qui les aides directes constituent un filet de sécurité essentiel », a fustigé Stéphane Travert.
15 % de baisse sur le 1er pilier, selon la FNSEA
« Si nous voulons répondre aux attentes des consommateurs et plus largement des citoyens, il nous faut préserver le revenu des agriculteurs et donc maintenir un budget de la PAC à la hauteur de cette ambition », a poursuivi le ministre.
Même mécontentements au sein des organisations syndicales. « La PAC connaît un réel coup de rabot de 10 % en tenant compte de l’inflation ! Ce sera même 15 % de moins pour le 1er pilier en 2027. Au-delà de la compensation du Brexit, la PAC est mise à contribution pour financer les nouvelles politiques de l’Union Européenne (sécurité, défense) à hauteur de plus de 8 milliards d’euros », a dénoncé la FNSEA dans un communiqué. « Un tel budget est inacceptable (…) : il risque aussi d’accélérer le déclin de la compétitivité d’un secteur pourtant stratégique au titre de notre souveraineté alimentaire ; il menace directement le revenu des agriculteurs », a ajouté le syndicat.
A.C.