Le passage de 2017 à 2018 a été légèrement mouvementé pour le sucre sur le marché mondial. Après avoir perdu 10 % sur la première quinzaine de décembre, le sucre brut a ensuite repris 12 % sur la seconde quinzaine du mois. La prime de blanc – la différence entre le prix du sucre raffiné et du sucre brut – reste stable depuis la fin des quotas sucriers européens, et l’année 2018 s’ouvre ainsi sur un sucre blanc presque à 400 S/t sur l’échéance proche, comme sur celle d’octobre 2018. L’année 2017 se termine donc sur une légère hausse, mais à des niveaux de prix de 25 % inférieurs à ceux de l’année dernière ! L’évolution récente montre, une fois de plus, que le marché se cherche autour de signaux contradictoires. Du côté des effets positifs sur le marché, on citera la progression du pétrole : le Brent a encore pris 6 % sur décembre, et dépasse à présent les 67 S/baril, un niveau qui n’avait pas été vu depuis mai 2015. De nombreux analystes doutent d’une poursuite de la hausse, mais l’impact sur l’éthanol brésilien, corrélé au prix du pétrole, se fait sentir à nouveau (l’éthanol domestique gagne 2 % en réal), tout comme, par ricochet, sur la valeur du sucre. Du côté des effets négatifs, le réal a souffert une fois de plus face au dollar en décembre : il a perdu 2 %, sur fond de doutes quant à la poursuite des réformes au Brésil par le gouvernement avant les élections de fin d’année prochaine.
Les fondamentaux ont pu également jouer, en cette période pourtant relativement calme. Si la production brésilienne touche à sa fin, l’Inde et la Thaïlande commencent leur récolte sur des notes optimistes, mais déjà enregistrées par le marché. En revanche, la révision à la baisse, par FoLicht, de son estimation de surplus pour la campagne 2017-2018 (désormais anticipée à 3,8 Mt contre 5,3 Mt dans son estimation précédente), peut être vue comme un signe haussier. Cela n’a certainement pas échappé aux spéculateurs, qui ont revu à la baisse leurs positions nettes-vendeuses, à 2,4 Mt aux premiers jours de 2018, contre 5,3 Mt avant Noël.
Du côté européen, le marché est resté stable à légèrement baissier : le sucre oscille autour de 330-340 €/t sortie sucrerie française, guère aidé par un euro qui affiche une excellente forme face au dollar.